Edouard
Passe, lent, le temps. Reste le souvenir de toi. Vaste est l'océan De mes larmes et émois.
Ma main caresse le vide Que tu laisses, si pesant! Ta fourrure, noire, olive, Manque à mes tourments!
Je crois, parfois, t'entendre Miauler à mon oreille. Mais c'est me méprendre. Et dur est le réveil!
Injuste, la vie m'a privé De tes ronrons chaleureux Et des heures passées A partager tes jeux.
J'ai savouré ton amour Offert sans retenue. Et tes pattes, velours, Embrassé à nues.
De chat, tu n'avais Que la belle allure. De nous, tu étais Plus humain de nature.
Mon cœur te pleure, Meurtri de ton absence. Ô sournoise douleur! Source de mes errances. |
Se noyer dans ton regard M'est, à jamais, interdit. Revenir à ton départ, Blesse mon esprit!
Je cherche ton image Aux abîmes de mon être. M'accroche à doux mirages. Tu n'es plus à la fenêtre!
Entre pitreries et tendresse Naissaient éclats de rire. Tu savais faire sagesses Mes humeurs, les pires.
Lorsque tu dormais, Contre mon ventre, blottis. Moi, je m'éternisais Dans un troublant oubli.
A mon épaule, juché, Tu découvrais le monde. Curieux d'y contempler La moindre seconde.
En mon for, je puise La force d'un semblant. A y croire, m'épuise. Faux sont ces instants!
Quel est ce fou désir De t'y vouloir encore? Quand ton âme respire A travers ce qui dort!
Mi Neth, |