La muse féline
Edouard
Passe, lent, le temps. Reste le souvenir de toi. Vaste est l'océan De mes larmes et émois.
Ma main caresse le vide Que tu laisses, si pesant! Ta fourrure, noire, olive, Manque à mes tourments!
Je crois, parfois, t'entendre Miauler à mon oreille. Mais c'est me méprendre. Et dur est le réveil!
Injuste, la vie m'a privé De tes ronrons chaleureux Et des heures passées A partager tes jeux.
J'ai savouré ton amour Offert sans retenue. Et tes pattes, velours, Embrassé à nues.
De chat, tu n'avais Que la belle allure. De nous, tu étais Plus humain de nature.
Mon cœur te pleure, Meurtri de ton absence. Ô sournoise douleur! Source de mes errances. |
Se noyer dans ton regard M'est, à jamais, interdit. Revenir à ton départ, Blesse mon esprit!
Je cherche ton image Aux abîmes de mon être. M'accroche à doux mirages. Tu n'es plus à la fenêtre!
Entre pitreries et tendresse Naissaient éclats de rire. Tu savais faire sagesses Mes humeurs, les pires.
Lorsque tu dormais, Contre mon ventre, blottis. Moi, je m'éternisais Dans un troublant oubli.
A mon épaule, juché, Tu découvrais le monde. Curieux d'y contempler La moindre seconde.
En mon for, je puise La force d'un semblant. A y croire, m'épuise. Faux sont ces instants!
Quel est ce fou désir De t'y vouloir encore? Quand ton âme respire A travers ce qui dort!
Mi Neth, |
De son joli nom...
...Barbouille,
Cette charmante minette d'une amie qui l'est tout autant, m'a inspiré cette petite acrostiche que je lui ai dédié, |
Bien dans ses pattounes, Adorable diva d'écuelle Ravissante toute féline, Barbouille au doux regard Opalines prunelles vertes, Ursule de son charme, Intrépide mais prudente, Livrée de teintes diluées, Libre d'aller son domaine Explorer haies et jardin, |
La chatte feue
Sur sa tombe, Ni stèle scellée, Ni plaque adossée, Et blanche colombe, Ni bouquet posé, Ni croix clouée, Et grise palombe, Ni épitaphe gravée, Ni ange berger, |
Sous la sphère Petite âme brisée Sitôt enterrée, Chatte misère, Une fleur fanée, Racines coupées, Juste de la terre, Fraîche retournée, D'odeur boisée, |
A mes larmes, Aucune complicité, Pas moindre allié, Seule une carme A l'encre séchée, Des maux tirés, De son charme, Je garde en pensée, Ses traits raffinés, Mi Neth, |
En hommage à Céleste, Petite chatte grise dont la longue agonie fut ignorée,
Les jours, de pluies, me ramènent à son souvenir, Au regard doux, paisible et remerciant qu'elle a plongé dans le mien,