Yacinth

Il avance tel un funambule,

Posant l'une, puis l'autre patte 

Au sommet d'un palis de lattes, 

Il va son chemin,

Il se fond aux vives renoncules

Patient, mimant l'invisible,

A l'affût d'une alléchante cible,

Il va son festin,

Il est le roi des noctambules,

L'agile acrobate des rues,

Des gouttières et pentus,

Il va son destin,

Il se moque de la pendule,

Qui égrène, lente, ses heures,

En chaque providente demeure,

Il va son déclin,

Il se montre au crépuscule,

Gris d'un pelage qu'hérisse

L'alerte jusqu'aux vibrisses,

Il va en félin,